Défis de l'automatisation, opportunités et planification de l'avenir

Défis et opportunités de l'automatisation

L'automatisation robotique constitue un défi et une opportunité depuis ses débuts, les humains craignant de perdre leur emploi au profit des robots depuis les années 1930. Bien que cette tendance ne se soit jamais atténuée et que certains économistes pensent toujours que l'automatisation entraînera plus de pertes d'emplois que de créations d' ici à 2030, d'autres études ont déterminé que l'impact de l'automatisation sera globalement positif.

Depuis le début de l'automatisation, la main-d'œuvre a dû se transformer et évoluer, en adaptant et en améliorant ses compétences au fil du temps. Et malgré des craintes remontant à un siècle, l'automatisation a permis de créer un tiers de tous les nouveaux emplois depuis lors.

Le secteur manufacturier pourrait particulièrement bénéficier de l'automatisation, qui pourrait lui apporter 4,9 billions de dollars par an d'ici à 2030 et lui permettre d'économiser 749 milliards d' heures de travail en automatisant 64 % des tâches de fabrication.

Perception des employeurs et des employés

Du côté des employeurs, 24 % considèrent la réduction des coûts d'exploitation comme la principale raison de l'automatisation de leur entreprise. Selon 57 % des employeurs qui souhaitent automatiser, l'objectif est d'améliorer la productivité de la main-d'œuvre.

Dans l'ensemble, l'automatisation est de plus en plus perçue comme un changement positif, bien qu'effrayant. Le Forum économique mondial estime que d'ici 2022, 42 % des tâches dans l'industrie manufacturière seront automatisées, l'accent étant mis sur des rôles plus sophistiqués et de grande valeur, et que 55 % des emplois ne nécessitant pas de diplôme universitaire finiront probablement par être automatisés.

Les avantages économiques et en termes d'efficacité que cela pourrait apporter au secteur manufacturier ne peuvent être sous-estimés. Les machines pourraient prendre en charge la majorité des tâches actuellement effectuées par les humains, ce qui pourrait entraîner des changements dans la structure de la main-d'œuvre : nous assisterions à des changements dans la formation des compétences, à des déplacements d'emplois, mais aussi à des possibilités d'emplois plus complexes et moins monotones pour les travailleurs humains, une conviction soutenue par la majorité des employés. En effet, 86 % d'entre eux pensent que l'automatisation les aidera à faire leur travail plus efficacement, et seulement 11 % considèrent l'automatisation comme un substitut au travail humain. Des enquêtes ont montré que les travailleurs (7 sur 10) croient fermement que l'automatisation créera de meilleures opportunités pour eux dans des emplois plus qualifiés.

Planifier l'automatisation

Toutefois, cette démarche ne sera couronnée de succès que si les organisations s'attachent à protéger leurs employés en les aidant à se perfectionner, plutôt qu'à préserver les emplois existants. Pour faire face à ces bouleversements, les femmes (et les hommes) devront être qualifiés, mobiles et à l'aise avec la technologie. Mais les femmes sont confrontées à davantage d'obstacles et auront donc besoin de plus de soutien pour aller de l'avant. En effet, entre 40 et 160 millions de femmes dans le monde pourraient avoir besoin de passer d'une profession à l'autre d'ici à 2030, souvent pour occuper des postes plus qualifiés.

Comme le changement est en cours et qu'il s'accélère, il est primordial pour les entreprises de planifier. Il est indéniable que l'automatisation va affecter tous les niveaux de l'entreprise, quel que soit le degré de réticence ou d'enthousiasme des personnes à l'égard de ce changement. Les entreprises doivent donc se tourner vers leurs systèmes et planifier en conséquence, car elles ont une responsabilité à l'égard de leur personnel, qu'il s'agisse de former, d'adapter ou de requalifier.

Si la majorité des travailleurs ne s'inquiètent pas actuellement pour leur emploi, il n'en reste pas moins qu'un tiers d'entre eux sont anxieux quant à l'issue de ce changement majeur et qu'ils auront besoin de soutien, d'encouragement et de motivation pour se reconvertir.

Qu'en est-il de l'IA ?

On ne peut oublier le déblocage de l'IA, en particulier dans le cadre du ChatGPT l'année dernière, et son déploiement ultérieur dans tous les secteurs d'activité. Dans l'industrie manufacturière, l'IA a commencé à prendre une place plus importante et apporte avec elle des problèmes et des opportunités. Lier l'IA à l'automatisation peut permettre d'améliorer la précision et l'efficacité, de réduire les processus et les coûts, et d'améliorer la productivité dans tous les domaines. Il s'agit, à toutes fins utiles, d'un formidable outil de changement positif.

Mais, comme pour tout nouveau changement important, cela entraînera également des déplacements d'emplois, en particulier lorsqu'il s'agit d'emplois considérés comme peu qualifiés et très répétitifs. Le terme "déplacement" est toutefois approprié, car il implique également l'apparition de nouveaux postes.

Les emplois ne sont pas supprimés, ils évoluent, ce qui permet de créer de nouvelles opportunités de travail plutôt que de les réduire.

Avec l'automatisation des tâches manuelles routinières, la demande de compétences cognitives et de résolution de problèmes devrait augmenter - des compétences douces que les machines ne peuvent pas facilement reproduire. Avec l'automatisation, des catégories d'emplois entièrement nouvelles sont susceptibles d'émerger, comme la maintenance, la programmation et la surveillance des systèmes automatisés.

Des rôles d'employés aux compétences douces commencent à émerger, avec la nécessité de résoudre des problèmes et de faire preuve d'intelligence émotionnelle. Les salariés devront apprendre à s'adapter, grâce au soutien de leur entreprise par le biais de cours de formation, de séminaires, etc.

L'exemple de l'Angleterre

En Angleterre, l'automatisation a remplacé 850 000 travailleurs entre 2001 et 2017, mais elle a également créé 3,6 millions d'opportunités pour de nouveaux travailleurs plus qualifiés.

Il s'agit là d'un excellent exemple de la manière dont, à l'avenir, les entreprises seront en mesure d'offrir à leurs travailleurs de nouvelles possibilités d'emploi, à condition qu'elles leur permettent également de se développer et d'améliorer leurs compétences.

Cette progression n'est pas un système binaire opposant les humains aux robots : la technologie peut nuancer et automatiser certaines tâches manuelles, mais la mission de l'entreprise est de veiller à ce que l'automatisation profite à tous les acteurs de l'écosystème.

L'évolution de la nature des emplois entraînera un besoin important de perfectionnement et de requalification, et les entreprises joueront un rôle crucial dans cette transition. Des politiques et des cadres de soutien devront être mis en place, tels que des politiques de transition et des mécanismes visant à faciliter l'intégration des travailleurs déplacés dans de nouvelles fonctions.

Si les entreprises peuvent planifier pour l'ensemble de leurs employés, les progrès de l'automatisation peuvent réellement continuer à renforcer - et non à déplacer - la main-d'œuvre.

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